Barbara Meazzi, Il fantasma del romanzo. Le futurisme italien et l’écriture romanesque (1909-1929), Chambéry, Presses Universitaires Savoie Mont Blanc, 2021, 430 pp., ISBN-13 9782377410590.
Malgré l’absence d’un appareil théorique, force est de constater que le futurisme a produit des textes en prose que l’on peut légitimement appeler «romans». Si l’on s’en tient aux suggestions de la critique contemporaine, qui n’est pas du tout unanime quant aux œuvres et aux auteurs, on compterait une dizaine de romans, en tout et pour tout, entre 1910 et 1935. Pour notre part, nous avons comptabilisé un nombre de romans écrits par les futuristes nettement plus élevé: Palazzeschi, Corra et Ginna, Buzzi, Carli, Cangiullo, et puis Fillia, Brosio, Casavola, Folgore et Marinetti lui-même, dont on a finalement peu étudié la production romanesque, impriment et diffusent toutes sortes de «romans», antiromans, poèmes-romans, tentatives de romans, chaque texte affichant et revendiquant une spécificité futuriste. Force est de constater, dès lors, que les futuristes se sont approprié l’écriture en prose et ont essayé d’en faire un terrain d’expérimentation: peut-on légitimement penser qu’elle est futuriste? Un romancier futuriste écrit-il un roman ou un roman futuriste? Existe-t-il un «roman» futuriste?