Ralph Schor, Le Paris des écrivains américains, Paris, Perrin, 247 pp., 978-2-262-08704-3.
Paris dans les années 1930 : » le nombril du monde « , tout comme » la toile de fond naturelle pour l’art et la littérature du XXe siècle « . Pourquoi tant d’écrivains américains, parmi les meilleurs de leur génération, affluèrent-ils à Paris dans l’entre-deux-guerres ? Quelle fut leur vie matérielle, sociale et intellectuelle dans la Ville Lumière ? Que découvrirent-ils ? Telles sont quelques-unes des questions que soulève le présent ouvrage.
L’auteur raconte les expériences vécues dans la capitale française par de grands écrivains, dont trois prix Nobel (Ernest Hemingway, Sinclair Lewis et T. S. Eliot) et par des dizaines d’autres auteurs célèbres déjà en leur temps, comme Scott Fitzgerald, Henry Miller, John Dos Passos, Ezra Pound, Anaïs Nin. Ces intellectuels voulaient fuir une Amérique ressentie par eux comme matérialiste, intolérante, conformiste, puritaine, en somme étouffante et fermée aux choses de l’esprit.
Une place particulière est accordée aux Noirs, qui cherchaient à s’épanouir loin des terribles contraintes de la ségrégation raciale. A Paris, les Américains trouvaient d’abord la liberté, celle des moeurs (alcool, drogue, sexe) et celle de l’esprit. La découverte d’une ville pétrie d’histoire, les promenades dans les beaux quartiers et les arrondissements populaires, la visite des musées, les spectacles, les lectures, les rencontres offraient d’innombrables sources d’inspiration et de réflexion.
Tous furent marqués par l’éclosion de nouveaux courants, comme le dadaïsme, le surréalisme ou le cubisme. Henry Miller disait que Paris était » le nombril du monde « , Gertrude Stein observait que cette ville constituait » la toile de fond naturelle pour l’art et la littérature du XXe siècle « .