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Un département de l’arrière

Ralph, Schor, Un département de l’arrière. Les Alpes-Maritimes durant la Grande Guerre 1914-1918, Ed. Serre, Nice, 2018, 128 pp, ISBN: 9782864106463.

Durant la Grande Guerre, les Alpes-Maritimes, éloignées du front, furent épargnées par les combats. Mais, si les sanglantes batailles demeurèrent une réalité lointaine, d’autres épreuves se révélèrent terriblement présentes.
Le contexte guerrier était attesté à chaque instant par la présence des blessés et des réfugiés civils repliés dans les grands hôtels, par l’effondrement du tourisme, principale ressource de la région, par les incessantes pénuries, les spectaculaires hausses de prix, donc l’aggravation de la pauvreté. La guerre souligna la vulnérabilité économique des Alpes-Maritimes. En effet, ce département, situé aux marges du pays, dépendant des importations pour l’énergie, le ravitaillement et beaucoup de produits manufacturés, souffrit durement de la fréquente interruption des transports. La population, marquée par l’angoisse qu’engendraient la longueur et l’incertitude des combats, mécontente des difficultés de la vie quotidienne, fit souvent preuve de nervosité, parfois de colère.

Le littoral urbanisé des Alpes-Maritimes pâtit davantage des pénuries alimentaires et énergétiques que le haut pays rural, plus adaptable à une vie autarcique. Le littoral fut davantage atteint par les désordres sociaux, délinquance juvénile en forte augmentation, prostitution, mendicité. Mais les villes et les campagnes furent rapprochées par un facteur puissant : les inquiétudes sur le sort des hommes partis au front ou prisonniers, l’appréhension de recevoir une funeste nouvelle. L’anxiété et parfois l’expérience de la mort jouèrent un rôle unificateur considérable dans la société.

Tout au long du conflit, l’opinion publique se manifesta avec force, aussi bien dans l’expression de l’anti-germanisme que dans la critique à l’égard des commerçants, des élus locaux, des responsables politiques les plus éminents comme le montra, entre autres, l’affaire du XVe corps. Mais, en dépit des épreuves et de l’ébranlement de nombreuses certitudes, l’adhésion au régime et à ses valeurs fondamentales, de même que l’appartenance d’un jeune département à la nation française ne furent jamais remis en cause.

L’ouvrage peut être commandé en cliquant ici.

Les arts plastiques à Nice dans l’entre-deux-guerres

Les-arts-plastiques-a-Nice-dans-l-entre-deux-guerresSlim JEMAÏ, Les arts plastiques à Nice dans l’entre-deux-guerres, Serre Éditeur, 2017, 462 pp., ISBN: 9782864106302

Dans l’entre-deux-guerres la ville de Nice traverse des temps difficiles. Capitale mondaine reconnue depuis la Belle époque, au lendemain de la Première Guerre mondiale la cité azuréenne perd une bonne partie de sa clientèle aristocratique. La crise économique des années trente ne fait qu’accentuer ce déclin : de nombreux palaces mettent alors la clé sous la porte, dont le fameux Regina ayant jadis accueilli la reine Victoria. Dans ce contexte morose la ville décide de se réinventer en procédant à de grands travaux d’aménagement urbanistique mais aussi en veillant à moderniser son image. La démocratisation des modes de vie et des loisirs influence aussi la culture : autrefois cloitrées au sein des sociétés mondaines et cercles privés, les richesses artistiques et intellectuelles seront désormais accessibles au plus grand nombre grâce aux nouvelles institutions publiques qui voient le jour à Nice dans les années vingt et trente.

Le Centre Universitaire Méditerranéen inspiré par la vision universaliste de Paul Valéry, le Musée Masséna voué à l’amour de la « petite patrie », le Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, hommage vibrant au génie décoratif de l’artiste – autant de nouveaux pôles d’attraction qui modifient radicalement le panorama culturel de la cité azuréenne dans l’entre-deux-guerres. Des institutions artistiques anciennes et vénérables voisinent avec celles nouvellement créées : la Société des Beaux-Arts de Nice, groupement professionnel des artistes niçois, le Cercle l’Artistique réputé pour ses fêtes grandioses dans l’esprit fantaisiste de la Belle époque, l’École Nationale des Arts Décoratifs animée par l’esprit novateur de son directeur Paul Audra…

L’ensemble de ces institutions, anciennes et nouvelles, comment évoluent-elles au fil des années vingt et trente ? Quelles sont les raisons de création et les modalités de mise en place des nouvelles institutions niçoises publiques ? Quelle est la politique municipale en matière des arts, et notamment celle de la municipalité Jean Médecin ?  Qui sont les mécènes des nouveaux musées niçois et quel type de relations entretiennent-ils avec les autorités municipales ? Existe-t-il une concurrence entre les institutions privées anciennes et les jeunes institutions publiques ? Qui sont les artistes niçois de l’époque et quels styles et mouvements artistiques sont plébiscités par le public niçois de l’entre-deux-guerres ? A partir des documents d’archives inédits et de l’analyse détaillée de la presse niçoise de 1918 à 1939, Slim Jemai nous propose une vaste étude historique autour des arts plastiques à Nice dans l’entre-deux-guerres.

 

 

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