10/2013 978-2-8251-4361-2
Edition établie par Barbara Meazzi
Postface de François Livi
Soffici séjourne à Paris une
première fois entre 1900 et 1907, puis en 1910, 1911, 1912 et, enfin en 1914.
Dès 1903 commence sa relation avec Hélène d’Œttingen, Soffici l’avait rencontrée
une première fois à Florence, puis retrouvée par hasard à Paris. Il s’en sépare
définitivement en 1908. En dehors et au-delà de cette parenthèse sentimentale
évoquée dans les lettres avec élégance et discrétion, l’histoire de l’amitié
entre Hélène d’Œttingen, Serge Férat et
Ardengo Soffici se superpose avec l’histoire d’un demi-siècle de passions
artistiques et littéraires. Soffici synthétisera, à la fin de sa vie, dans une lettre à Haba
Roussot, la trajectoire de cette amitié :
« Hélène et S.(erge) vivaient alors la vie des étrangers aisés à
Paris. Loin du monde artistique d’avant-garde et bohème. Serge se mit peu après
à l’école du peintre académique Julian. Hélène peignait en dilettante et
écrivait des petits poèmes en prose que je traduisais (plus tard) en italien et
faisais publier dans le journal La Voce
de Florence.
Moi, qui vivais dans le monde
artistique surtout, je mis S.(erge) et H.(élène) directement ou indirectement
en contact avec le monde qui était le mien. Cela après bien de discussions à
propos de la valeur de ce monde et des œuvres des ses membres.
Dès 1907 je défendais la peinture
de Rousseau, dont tout le monde se moquait. Apollinaire, Jacob, Picasso, que je
connaissais depuis 1905, étaient de mon monde et d’une certaine façon dans l’atmosphère
où je vivais avec mes amis S.(erge) et H.(élène). »